mardi 16 juin 2015

BP156: Au Niger, le soutien est fort mais pas unanime pour l’adoption de la sharia dans la Constitution

Les questions religieuses connaissent un regain d’intérêt dans les espaces publics de nos pays. Au Niger, elles sont devenues préoccupantes en raison des événements récents qui ont marqué notre sous-région (occupation du Nord Mali par de groupes djihadistes, Boko Haram). C’est pourquoi elles sont à l’agenda des gouvernements qui déploient beaucoup d’efforts pour asseoir les bases de la sécurité collective de leurs pays.
Au-delà de leurs dimensions sécuritaires, les questions religieuses posent aussi des problèmes juridiques, quant au droit applicable au sein de notre pays. En effet, beaucoup de groupes religieux nourrissent l’idée de voir la sharia, la loi islamiste, s’instituer comme droit de l’état au Niger.
Dans la sous-région, certains états de la fédération nigériane se sont illustrés en adoptant la sharia dans le code pénal comme dans le code civil. On se souvient des tribunaux qui avaient alors prononcé des sentences sur cette base juridique, mais par l’opinion internationale jugées comme allant à l’encontre du droit international.
Il convient d’avoir à l’esprit qu’au Niger, en matière de personnes et de biens, la loi prescrit au juge l’application de la coutume (loi de 2004 sur l’organisation judiciaire en République du Niger). Mais celles-ci, au fil du temps, s’est islamisée. Du coup, on assiste à un réel glissement et une réelle transformation de la jurisprudence qui révèle désormais, en matière de personnes et de biens, une part importante de l’islam. On comprend dès lors le processus par lequel la sharia s’invite dans le débat public dans certains pays du Sahel comme le Niger où le pluralisme juridique s’impose comme un trait marquant du droit positif. En effet, il y cohabite un droit dit moderne hérité de la colonisation et une coutume qui s’est progressivement islamisée.
D’un côté, depuis la Constitution de la 3ème république, il est régulièrement proclamé dans les lois fondamentales successives que le Niger est un état non confessionnel. Et la liberté de culte y est proclamée sans aucune ambiguïté. De l’autre, une jurisprudence islamique, d’une grande vitalité en matière de personnes et de biens, s’institue également dans notre droit positif.
La présente analyse s’intéresse aux perceptions des nigériens sur la religion et plus particulièrement sur l’adoption de la sharia dans la Constitution, se basant sur les résultats de l’enquête 2013 d’Afrobaromètre.


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dimanche 7 juin 2015

Appel au dialogue et au sursaut patriotique au Niger


Il y a des moments et des situations dans lesquels on ne trouve pas facilement les mots qu’il faut pour s’exprimer bien que la nécessité de s’exprimer s’accentue d’un instant à l’autre surtout quand d’autres personnes attendent impatiemment cette expression ou réaction de notre part.
Face à la situation sociopolitique actuelle du Niger, nous ne pouvons que remettre notre impuissance (à remédier aux problèmes) à Allah le Tout-Puissant, le Capable et Lui demander d’épargner à notre pays toute situation susceptible de ralentir sa marche vers le développement et le progrès et de faire en sorte que la paix, la sécurité, l’entente et l’unité, règnent toujours dans ce pays.
Je demande à tous les Nigériens de faire preuve de responsabilité, de sursaut patriotique et de chercher à résoudre leurs problèmes par le dialogue (car celui-ci peut tout régler), afin d’éviter à notre cher pays d’autres situations inutiles voire nuisibles qui feraient la joie des ennemis et des envieux! Que tous se rappellent que «Ce sont deux mains qui cassent une calebasse» et que la préservation des intérêts supérieurs du pays, exige la considération des revendications des autres, le dialogue avec eux, des sacrifices, des concessions voire le renoncement à certains intérêts personnels…
Qu’Allah protège davantage notre pays! Quiconque nous veut du mal ou veut du mal à notre pays ou à notre religion, de près ou de loin, qu’Allah retourne son mal contre lui et fasse que son complot soit la cause de sa perte!
Qu’Allah descende Ses miséricordes sur nous, sur vous, notre pays le Niger, la Oummah Islamique et l’ensemble de l’Humanité!
Cheikh Boureima Abdou Daouda

Niamey, le 7 juin 2015