vendredi 29 mai 2015

La différence entre la concurrence en Occident et la concurrence en Afrique


La différence entre la concurrence en Occident et la concurrence en Afrique
(Cet article a été suscité par un commentaire que j’ai voulu faire suite à la publication de l’application Google Photos le 28 mai 2015).
Google photos
Concurrence oblige, les Géants du Web (Google, Microsoft, Yahoo, Facebook, Twitter…) sont engagés dans une course effrénée pour la conquête des internautes. Pour cela, certains n’hésitent pas à diversifier leurs services et à débrousser des sommes colossales pour racheter des sociétés, des logiciels populaires ou réussis pour les annexer à leurs services. D’autres pour conquérir les internautes et les fidéliser surtout, allègent leurs conditions d’utilisation ou rendent carrément gratuits certains de leurs services payants. D’autres enfin, font appel à des «Génies Humains» moyennant des frais incroyables, pour concevoir des appareils, des plateformes et applications susceptibles d’attirer les internautes…
Oui, le jeu en vaut la chandelle car la survie, le succès et les rendements de ces GI (Géants de l’Internet), dépendent désormais des internautes qui sont naïvement exploités (puisqu’ils font consciemment ou inconsciemment de la publicité pour ces GI) en cherchant à assouvir leur soif de nouveautés.
Chaque jour, on nous fait courir d’une plateforme à une autre, d’une application à une autre, d’un service à un autre… au point de devenir (nous aussi) des logiciels ou programmes qu’il faut constamment mettre à jour pour pouvoir profiter de ce qui se passe dans le monde. On ne finit même pas de tester ou d’expérimenter une plateforme, une application ou un produit qu’on nous dise qu’une nouvelle version est sortie.
Oui, diversifier les services, multiplier les applications et les produits, rendre les prestations plus utiles, plus faciles, plus intéressantes et accessibles à tous, en faisant preuve de compétence et d’esprit de compétitivité… voilà ce sur quoi la concurrence est basée en Occident de façon générale et chez les GI (Géants de l’Internet).
Cette concurrence n’est pas un mal en soi -mise à part l’accoutumance des internautes qui ne peuvent plus s’arrêter de courir derrière les nouveautés séduisantes voire ensorcelantes de ces GI- car elle permet d'apporter chaque jour des innovations qui facilitent de plus en plus les communications et les relations et rapprochent du coup les individus, les pays et les continents malgré la différence des races, des langues, des cultures, des religions… des utilisateurs. Cette concurrence laisse aussi le choix aux utilisateurs de choisir les services et les plateformes qui conviennent à leurs besoins et moyens.
Signalons avant de parler de la concurrence en Afrique, que parmi les nouveautés des GI, il y a Google Photos qui vient de voir le jour, une application gratuite et apparemment ouverte à tous contrairement à bon nombre de services Google qui se limitaient à leur début aux utilisateurs d'une zone géographique donnée et/ou aux possesseurs d'un compte Google. Peut-être que l’échec ou le manque de succès de certains services de Google comme Google Wave, Google+, était dû en grande partie à cette limitation ségrégationniste.
Bref, Google Photos offre entre autres un stockage gratuit et illimité dans le Cloud pour les vidéos et les photos. Bon vent à cette nouvelle application de Google!
Quant à la concurrence en Afrique et plus précisément au Niger (où je vois ce qui se passe), elle est simplement synonyme de guerre où les concurrents cherchent à tout prix à se détruire mutuellement. Cela est bien visible au niveau des individus (dans la famille, à l’école, au marché, au service…), au niveau des sociétés (grandes et petites) et au niveau des partis politiques.
C’est la règle de «C’est moi ou rien » qui prévaut partout. Ainsi, au lieu de jouer le vrai jeu de la concurrence consistant à mettre au service du pays et du peuple, ses compétences, ses bonnes prestations, son utilité, ses expertises, ses talents, son savoir, son intelligence… on s'emploie plutôt individuellement et collectivement à chercher les voies et moyens permettant de nuire aux autres sinon de les détruire. On n’hésite pas dans ce cadre à faire usage des ruses, des montages, de mensonge, des forces blanches et noires… pour faire taire ou faire disparaître le concurrent. Vous comprenez pourquoi il est difficile voire impossible de se développer et de progresser ou de faire développer et progresser le pays tant que cette mentalité et cet esprit de concurrence prévalent.
Je ne veux pas me répéter davantage ou revenir sur ce que j'ai déjà dit dans d'autres articles mais il me paraît important de rappeler à tous que les différents problèmes sociopolitiques (à ne pas confondre avec les épreuves comme la maladie, la sécheresse, la guerre imposée…) que nous traversons ne sont que le résultat de nos comportements individuels et/ou collectifs et il n'y a personne qui viendra les résoudre pour nous.
Faisons donc preuve d’autocritique, de raisonnement logique et de retenue afin de voir clair et de décider pour l'amour de Dieu puis celui de la patrie à épargner à notre cher pays les causes du retard sur tous les plans! Sachons-le une fois pour toutes que le Niger est notre bien commun et on n'en aura pas d'autre. Quand un nigérien gagne, c'est tout le Niger qui gagne. Quand un nigérien perd, c'est tout le Niger qui perd et quand un nigérien progresse positivement, c’est tout le Niger qui progresse positivement…
Bannissons de nos cœurs et de nos comportements la haine, l’envie, l’égoïsme et cette concurrence à l’Africaine ; faisons preuve d’humanisme, de tolérance, d’amour, de pardon afin que puissent régner l’entente, l’unité et la paix!
Que Dieu bénisse davantage le Niger et son peuple ainsi que l’Humanité!
Cheikh Boureima Abdou Daouda
Niamey, le 29 mai 2015.