La
différence entre la concurrence en Occident et la concurrence en Afrique
(Cet
article a été suscité par un commentaire que j’ai voulu faire suite à la
publication de l’application Google Photos le 28 mai 2015).
Google
photos
Concurrence
oblige, les Géants du Web (Google, Microsoft, Yahoo, Facebook, Twitter…) sont
engagés dans une course effrénée pour la conquête des internautes. Pour cela,
certains n’hésitent pas à diversifier leurs services et à débrousser des sommes
colossales pour racheter des sociétés, des logiciels populaires ou réussis pour
les annexer à leurs services. D’autres pour conquérir les internautes et les
fidéliser surtout, allègent leurs conditions d’utilisation ou rendent carrément
gratuits certains de leurs services payants. D’autres enfin, font appel à des
«Génies Humains» moyennant des frais incroyables, pour concevoir des appareils,
des plateformes et applications susceptibles d’attirer les internautes…
Oui,
le jeu en vaut la chandelle car la survie, le succès et les rendements de ces GI
(Géants de l’Internet), dépendent désormais des internautes qui sont naïvement
exploités (puisqu’ils font consciemment ou inconsciemment de la publicité pour
ces GI) en cherchant à assouvir leur soif de nouveautés.
Chaque
jour, on nous fait courir d’une plateforme à une autre, d’une application à une
autre, d’un service à un autre… au point de devenir (nous aussi) des logiciels ou
programmes qu’il faut constamment mettre à jour pour pouvoir profiter de ce qui
se passe dans le monde. On ne finit même pas de tester ou d’expérimenter une
plateforme, une application ou un produit qu’on nous dise qu’une nouvelle
version est sortie.
Oui,
diversifier les services, multiplier les applications et les produits, rendre
les prestations plus utiles, plus faciles, plus intéressantes et accessibles à
tous, en faisant preuve de compétence et d’esprit de compétitivité… voilà ce
sur quoi la concurrence est basée en Occident de façon générale et chez les GI
(Géants de l’Internet).
Cette
concurrence n’est pas un mal en soi -mise à part l’accoutumance des
internautes qui ne peuvent plus s’arrêter de courir derrière les nouveautés séduisantes
voire ensorcelantes de ces GI- car elle permet d'apporter chaque jour des
innovations qui facilitent de plus en plus les communications et les relations et
rapprochent du coup les individus, les pays et les continents malgré la différence
des races, des langues, des cultures, des religions… des utilisateurs. Cette
concurrence laisse aussi le choix aux utilisateurs de choisir les services et
les plateformes qui conviennent à leurs besoins et moyens.
Signalons
avant de parler de la concurrence en Afrique, que parmi les nouveautés des GI,
il y a Google Photos qui vient de
voir le jour, une application gratuite et apparemment ouverte à tous
contrairement à bon nombre de services Google qui se limitaient à leur début aux
utilisateurs d'une zone géographique donnée et/ou aux possesseurs d'un compte Google.
Peut-être que l’échec ou le manque de succès de certains services de Google
comme Google Wave, Google+, était dû en grande partie à cette limitation ségrégationniste.
Bref,
Google Photos offre entre autres un stockage gratuit et illimité dans le Cloud
pour les vidéos et les photos. Bon vent à cette nouvelle application de Google!
Quant
à la concurrence en Afrique et plus précisément au Niger (où je vois ce qui se
passe), elle est simplement synonyme de guerre où les concurrents cherchent à
tout prix à se détruire mutuellement. Cela est bien visible au niveau des
individus (dans la famille, à l’école, au marché, au service…), au niveau des
sociétés (grandes et petites) et au niveau des partis politiques.
C’est
la règle de «C’est moi ou rien » qui prévaut partout. Ainsi, au lieu de
jouer le vrai jeu de la concurrence consistant à mettre au service du pays et
du peuple, ses compétences, ses bonnes prestations, son utilité, ses
expertises, ses talents, son savoir, son intelligence… on s'emploie plutôt individuellement
et collectivement à chercher les voies et moyens permettant de nuire aux autres
sinon de les détruire. On n’hésite pas dans ce cadre à faire usage des ruses,
des montages, de mensonge, des forces blanches et noires… pour faire taire ou faire
disparaître le concurrent. Vous comprenez pourquoi il est difficile voire
impossible de se développer et de progresser ou de faire développer et
progresser le pays tant que cette mentalité et cet esprit de concurrence prévalent.
Je
ne veux pas me répéter davantage ou revenir sur ce que j'ai déjà dit dans
d'autres articles mais il me paraît important de rappeler à tous que les
différents problèmes sociopolitiques (à ne pas confondre avec les épreuves
comme la maladie, la sécheresse, la guerre imposée…) que nous traversons ne
sont que le résultat de nos comportements individuels et/ou collectifs et il
n'y a personne qui viendra les résoudre pour nous.
Faisons
donc preuve d’autocritique, de raisonnement logique et de retenue afin de voir
clair et de décider pour l'amour de Dieu puis celui de la patrie à épargner à
notre cher pays les causes du retard sur tous les plans! Sachons-le une fois
pour toutes que le Niger est notre bien commun et on n'en aura pas d'autre. Quand
un nigérien gagne, c'est tout le Niger qui gagne. Quand un nigérien perd, c'est
tout le Niger qui perd et quand un nigérien progresse positivement, c’est tout
le Niger qui progresse positivement…
Bannissons
de nos cœurs et de nos comportements la haine, l’envie, l’égoïsme et cette
concurrence à l’Africaine ; faisons preuve d’humanisme, de tolérance, d’amour,
de pardon afin que puissent régner l’entente, l’unité et la paix!
Que
Dieu bénisse davantage le Niger et son peuple ainsi que l’Humanité!
Cheikh
Boureima Abdou Daouda
Niamey,
le 29 mai 2015.